Si le film était antisémite, l’Eglise
l’aurait dénoncé, déclare M. Navarro Valls "The Passion of the
Christ", antidote à l’indifférence religieuse ?
CITE DU VATICAN, Jeudi
11 mars 2004 (ZENIT.org) – "Si le film était
antisémite l’Eglise aurait protesté", déclare le porte parole du Saint-Siège à
propos du film "The Passion of Christ".
Au moment où le conseil
pontifical de la Culture réfléchit au phénomène de l’indifférence religieuse, le
film de Mel Gibson continue de susciter l'intérêt. Il sortira le 7 avril en
italien (500 copies), le site Internet qui le présente en italien est saturé.
Des membres de la communauté juive de Rome ont pu assister à une
projection du film, en présence de l’ambassadeur d’Israël près le Saint-Siège,
M. Obeb Ben-Hur, le 9 mars.
Le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni,
estime, dans "Il Messaggero" que le film suscitera de l’antisémitisme, et il
souhaite que les hiérarchies ecclésiastiques "prennent leurs distances" sans
choisir ni "profil bas" ni "indifférence": violence excessive, représentation
"inacceptable des juifs" qui ramène "quarante ans en arrière".
Le
porte-parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, est lui-même sorti de sa
réserve, dans les colonnes de "Il Messaggero" pour répondre à cette demande: "Il
est raisonnable de penser qu’il n’y aura aucune prise de position ni de
distance. Le pape a vu le film (les 5 et 6 décembre) et il n’a pas fait de
commentaires, et je ne fais pas de commentaires sur l’activité privée du pape
(…). Si le pape a vu le film, le silence de la hiérarchie qui a suivi est très
éloquent. Il n’y a rien là d’antisémite, sinon, ils l’auraient dénoncé. La
déclaration "Nostra Aetate" a été faite par l’Eglise et si dans ce cas elle n’a
pas réagi, cela veut dire qu’elle n’en a pas trouvé de motif (...). Autrement,
la hiérarchie aurait parlé: le Vatican comme les évêques locaux".
Abraham Foxman, de l' "AntiDefamation League", est venu protester il y a
un mois au Vatican. Il a eu deux rencontres, précise M. Navarro Valls, avec Mgr
John Foley, président du conseil pontifical des Communications sociales - qui a
affirmé ne rien avoir trouvé d’antisémite dans le film -, puis le secrétaire de
la Commission vaticane pour les Relations avec le Judaïsme, le P. Norbert Hofman
- qui a rappelé que l’Eglise ne revient pas sur ce qu’elle a dit dans Nostra
Aetate.
Claudio Morpurgo, vice-président des communautés juives d’Italie
(UCEI) se demande pour sa part quelle sera la réaction du public "devant des
images et des récits aussi violents" et y voit une "contre-tendance par rapport
aux pas en avant effectués par l’Eglise catholique" depuis 40 ans.
Riccardo Pacifici, porte-parole de la communauté juive romaine, conteste
la qualité artistique du film et sa fidélité déclarée à l’Evangile et espère que
la censure protège au moins les mineurs de 14 ans : aux Etats Unis, il est
interdit aux mineurs de 17 ans.
Anna Foa, professeur d’histoire moderne
à l’université La Sapienza, qui a participé à la projection du 9 mars, affirme
dans le "Giornale": "Ce n’est pas un film antisémite, je ne crois pas que Gibson
ait voulu faire un film antisémite". Elle explique : "Gibson veut favoriser la
conversion, même s’il le fait avec des scènes d’une telle violence que je
définirais à la limite du supportable, je dois admettre que cette violence n’est
jamais gratuite". ZF04031108
Qui a tué Jésus ? Réponse du prédicateur du
pape Méditation de Carême du père Cantalamessa pour la Curie
romaine
CITE DU VATICAN, vendredi 12 mars 2004 (ZENIT.org) - "Qui a tué Jésus ?" Le père
Raniero Cantalamessa a répondu aujourd'hui à cette question posée à maintes
reprises par les media à l'occasion du lancement du film de Mel Gibson "La
Passion du Christ". Le prédicateur de la Maison Pontificale a proposé ce
vendredi sa première méditation de Carême à la Curie romaine.
Le p.
Cantalamessa offrira en tout trois méditations sur le sens de Pâque à la curie.
Ce vendredi il a approfondi la dimension historique des récits évangéliques de
la passion, mort et résurrection du Christ.
"Il faut avant tout affirmer
que quelle que soit l'explication que l'on donne des circonstances extérieures
et des motivations juridiques de la mort du Christ, celles-ci ne changent en
rien le sens réel de sa mort, qui dépendait de ce qu'il pensait lui, et non de
ce que pensaient les autres", explique le père Cantalamessa.
"Et le sens
qu'il donnait lui de sa mort, il l'a expliqué clairement au préalable, au moment
d'instituer l'Eucharistie: "Prenez et mangez, ceci est mort corps, livré pour
vous", a-t-il rappelé dans sa méditation prononcée dans la chapelle "Redemptoris
Mater" du Palais Apostolique du Vatican.
"Aucune formule de foi du
Nouveau Testament et de l'Eglise ne dit que Jésus est mort "à cause des péchés
des juifs"; elles disent toutes qu'il "est mort à cause de nos péchés",
c'est-à-dire des péchés de tous", insiste-t-il.
"La doctrine de l'Eglise
connaît un seul péché qui se transmet de façon héréditaire de père en fils: le
péché originel", précise le religieux capucin, pour rappeler qu'il n'est pas
possible d'accuser le peuple juif dans son ensemble, de la mort de Jésus.
"Si l'on considère les juifs des générations futures responsables de la
mort du Christ, on devrait aussi pour la même raison considérer les romains des
générations futures, y compris les papes de familles romaines, responsables, et
les accuser de déicide, dans la mesure où il est certain que, du point de vue
juridique, la condamnation du Christ et son exécution (la forme de l'exécution
par crucifixion le confirme) sont à imputer, en dernière analyse, aux autorités
romaines", affirme-t-il.
Le père Cantalamessa a par ailleurs résumé la
position de l'Eglise catholique en citant le numéro 4 de la déclaration du
Concile Vatican II "Nostra Aetate" : "Encore que des autorités juives, avec
leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant sa
passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni
aux Juifs de notre temps".
"Il y a là une certaine convergence avec la
tradition juive du passé. Si l'on se base sur les informations sur la mort de
Jésus présentes dans le Talmud et dans d'autres sources juives (même si elles
sont tardives et contradictoires), on constate que la tradition juive n'a jamais
nié une participation des autorités de l'époque à la condamnation du Christ.
Elle n'a pas basé sa propre défense sur la négation de ce fait mais plutôt en
niant que le fait, du point de vue des juifs, constitue un crime et que la
condamnation du Christ ait été une condamnation injuste", a-t-il expliqué.
"En tant que croyants, il faut peut-être s'efforcer d'aller au-delà de
l'affirmation de la non culpabilité du peuple juif et voir dans la souffrance
injuste qu'il a subie au cours de l'histoire, quelque chose qui le place du côté
du Serviteur souffrant de Dieu et, par conséquent, pour nous chrétiens, du côté
de Jésus", suggère le prédicateur de la Maison Pontificale.
"C'est ainsi
qu'Edith Stein avait compris le drame qui se préparait pour elle et pour son
peuple dans l'Allemagne de Hitler", rappelle-t-il en citant la carmélite
convertie du judaïsme, qui mourut dans un camp de concentration. "Là, sous la
croix, je compris le destin du peuple de Dieu. Je pensai: ceux qui savent que
cette croix est la croix du Christ ont le devoir de la prendre sur eux, au nom
de tous les autres".
"Plus que de la responsabilité du peuple juif dans
la mort du Christ on devrait parler de la responsabilité du peuple chrétien dans
la mort des juifs, a-t-il poursuivi. C'est ce qu'a fait Jean-Paul II en mars
2000, lorsqu'il a déposé dans une fissure du mur des lamentations à Jérusalem la
demande de pardon pour les souffrances causées par les chrétiens au peuple
d'Israël".
"Un communiqué du Congrès juif du Canada dit que le film de
Mel Gibson (La Passion du Christ, ndlr) peut devenir, si nous le voulons, une
"opportunité" pour juifs et chrétiens pour avancer sur le chemin de la
réconciliation et de l'amitié", précise le père Cantalamessa.
"Tout ce
qui a été écrit autour de ce film (pas le film lui-même que je n'ai pas vu) n'a
fait qu'accroître en moi, et j'en suis sûr, chez tant d'autres chrétiens, un
sentiment de reconnaissance infinie envers le peuple juif pour avoir donné au
monde Jésus de Nazareth et pour le prix incalculable qu'il a dû payer pour ce
don", a-t-il déclaré. ZF04031203
Le pape reçoit Jim Caviezel, le Christ du
film de M. Gibson sur la passion L'acteur était accompagné de
sa femme et de ses beaux parents
CITE DU VATICAN, lundi 15 mars 2004 (ZENIT.org) - L'acteur qui joue le rôle du
Christ dans le film de Mel Gibson "La Passion du Christ", a été reçu ce matin en
audience privée par le pape Jean-Paul II.
Jim Caviezel était accompagné
de sa femme et de ses beaux parents. A la fin de la rencontre, il a reçu la
bénédiction du pape, selon des sources du Vatican.
"La Passion du
Christ", sorti le mercredi des Cendres aux Etats-Unis, continue de battre des
records d'affluence, pour la troisième semaine consécutive.
Jim Caviezel
a interprété entre autres le rôle du soldat Witt dans le film " La ligne rouge"
(The Thin Red Line), (1998); il a également joué dans "Les yeux d'un ange"
(Angel Eyes), (2001), "Le comte de Monte Cristo" (2002), et "Crimes et pouvoir"
(High Crimes) (2002). ZF04031502 |